Par Jazmine Aldrich, traduit par Patricia Garvey

Plusieurs des fonds d’archives du Centre de ressources des Cantons-de-l’Est documentent la vie de familles qui ont eu un impact sur notre histoire locale. La famille Davidson de Georgeville en est un exemple, en particulier le duo père-fils dont le travail artisanal a façonné une grande partie du paysage le long des rives du lac Memphrémagog.

James Everett Davidson est né à Brigham, au Québec, le 7 mars 1860. Il est le fils de William Davidson et de Caroline America Everett Beach. Le 1er janvier 1883, il épouse Annie Myrtella Brevoort, fille de James Gunn Brevoort et de Janet Hurst. Il a construit des bateaux, des meubles et de nombreuses résidences d’été dans la région du lac Memphrémagog. Il a notamment travaillé sur le Narrows Bridge, un pont couvert qui enjambe la baie de Fitch et qui a été construit en 1881. Le pont est toujours debout aujourd’hui et a été reconnu par le gouvernement du Québec comme un site patrimonial protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel en 2019.

Le fils de James Everett Davidson, James Arlington Davidson, est né à Georgeville le 17 octobre 1891. « Arlie, comme on l’appelait familièrement, a épousé Margaret Hazel Merrill et a eu deux filles, Jean et Janet. Il vécut presque toute sa vie à Georgeville, où il travailla avec son père en tant qu’entrepreneur et constructeur.

J.E. Davidson & Son construit des maisons, des chalets, des cabanes en rondins et des hangars à bateaux, surtout autour du lac Memphrémagog. En 1931, ils sont chargés de travailler sur l’église anglicane et la salle paroissiale de Fitch Bay et, en 1934, ils travaillent sur l’église anglicane St. George’s à Georgeville.

Une grande partie des archives de la famille Davidson est constituée de livres de comptes dans lesquels ils consignent des notes détaillées sur les travaux qu’ils effectuent (le nombre de jours travaillés, ce sur quoi ils travaillent chaque jour, etc.) Grâce à ces livres, nous connaissons des détails précis comme le tarif demandé pour une journée de travail (2,25 dollars par jour et par personne en 1914, ce qui équivaudrait à environ 58,95 dollars en 2023).

La famille Davidson a également laissé son empreinte sur la communauté de Georgeville en dehors de son entreprise. Les noms du père et du fils apparaissent sur une pétition adressée en 1930 à la Southern Canada Power Company, parmi une liste de dix résidents de Georgeville s’engageant à verser quatre cents dollars  » pour l’installation d’une ligne électrique et d’un système de distribution pour l’éclairage du village et pour permettre à ses résidents d’avoir accès au service électrique « .

Après le décès de son père le 25 août 1933, Arlie poursuit l’entreprise familiale. En 1950, il est membre du Comité paritaire des métiers du bâtiment du district des Cantons de l’Est, qualifié comme compagnon dans les fonctions de charpentier-menuisier et de peintre-papetier.

Arlie a pris sa retraite en 1955, mais il a passé les vingt années suivantes à réparer et à fabriquer des reproductions de meubles anciens. En 1977, il rédige une brochure intitulée Copp’s Ferry, Georgeville, 1797-1977. Cette brochure contient des informations sur la colonisation de Georgeville, les transports, les logements, les écoles, les églises, les cimetières, les industries, les infrastructures et les habitants. James Arlington Davidson est décédé le 24 février 1979, à l’âge de 87 ans.

Par Joanie Tétreault, traduit par Patricia Garvey

La franc-maçonnerie, avec sa riche histoire et son symbolisme énigmatique, a longtemps captivé l’imagination de beaucoup. Dans les Cantons-de-l’Est, les francs-maçons ont laissé une marque indélébile sur la communauté, encourageant la fraternité, les activités de bienfaisance et la croissance personnelle. Dans cet article, nous nous penchons sur l’aspect secret de la franc-maçonnerie dans les Cantons de l’Est et faisons la lumière sur ses traditions, ses rituels et son symbolisme ésotérique.

La franc-maçonnerie est traditionnellement connue pour sa nature confidentielle, ce qui a perpétué la perception de secret entourant l’organisation. Les francs-maçons des Cantons de l’Est, comme leurs homologues du monde entier, adhèrent à certaines pratiques qui ne sont pas divulguées publiquement. Ce voile du secret a une signification à la fois historique et symbolique, procurant aux membres un sentiment d’exclusivité et favorisant un lien de confiance entre les frères.

Les rituels et les cérémonies sont au cœur de l’aspect secret de la franc-maçonnerie. Ces rituels, imprégnés de symbolisme et de tradition, sont exécutés dans l’enceinte de la loge et restent privés pour les francs-maçons. Les initiations, les degrés et la transmission de connaissances par le biais d’enseignements allégoriques font partie intégrante de ces rituels. Le secret qui entoure ces pratiques ajoute à l’attrait et à la mystique de la franc-maçonnerie.

Une autre facette de la franc-maçonnerie qui contribue à sa réputation secrète est son utilisation intensive du symbolisme. Les loges maçonniques des Cantons de l’Est, ornées de symboles et d’emblèmes complexes, sont les dépositaires d’un savoir caché et d’une signification profonde. De l’équerre et du compas à l’œil qui voit tout, ces symboles transmettent des leçons morales et spirituelles aux membres, invitant à l’interprétation et à la réflexion personnelles.

Le secret qui entoure le symbolisme et les enseignements ésotériques de la franc-maçonnerie ajoute à sa mystique, cultivant un environnement d’exploration intellectuelle et d’illumination personnelle au sein de la fraternité.

Bien que la franc-maçonnerie embrasse un certain niveau de secret, il est essentiel de reconnaître qu’elle n’est pas enveloppée d’activités clandestines ou d’agendas cachés ; au contraire, les aspects secrets de la franc-maçonnerie servent à préserver les traditions, les valeurs et les rituels qui ont été transmis de génération en génération.

L’exclusivité de la loge maçonnique offre aux membres un espace sûr pour le développement personnel, l’autoréflexion et l’échange d’idées. En maintenant un niveau de confidentialité, la franc-maçonnerie cherche à créer un environnement de confiance et de respect mutuel entre ses membres, favorisant un sentiment de fraternité et de camaraderie.

Bien que la franc-maçonnerie puisse comporter des éléments secrets, il est essentiel de reconnaître l’impact significatif de l’organisation sur la communauté des Cantons-de-l’Est. Les francs-maçons s’engagent activement dans des initiatives caritatives, soutiennent des projets locaux et contribuent au bien-être de la société. Leurs efforts philanthropiques s’étendent au-delà des murs de la loge, faisant une différence tangible et positive dans la vie des individus et de la communauté dans son ensemble.

L’engagement de la franc-maçonnerie envers la fraternité, la croissance personnelle et la philanthropie est évident dans leurs contributions à la communauté des Cantons-de-l’Est. Bien que l’attrait du secret ajoute à l’intrigue entourant la franc-maçonnerie, ce sont les principes de charité, d’intégrité et de fraternité qui définissent véritablement les francs-maçons des Cantons-de-l’Est. Alors que l’héritage de la franc-maçonnerie continue d’évoluer et de s’adapter aux temps modernes, il est essentiel d’apprécier à la fois les aspects secrets et charitables.

Plongez dans l’univers de cette fraternité estimée, en vous concentrant sur leurs vêtements distinctifs et le symbolisme de leur loge sacrée, lors de l’exposition « Dévoiler le mystère » : Explorer l’aspect secret de la franc-maçonnerie ». Vous pouvez visiter cette exposition en semaine dans la vieille bibliothèque historique de McGreer Hall, nichée sur le campus pittoresque de l’Université Bishop’s.

By Jazmine Aldrich

One of the great pleasures of archives is diving into the past and discovering new perspectives. I recently stumbled upon James ‘Jim’ Wark’s journal which was written to his family in Sherbrooke as he travelled from Quebec to England on his way to the European front during the First World War.

James Howard Wark was born in Sherbrooke on August 1st, 1897 to John G. Wark (1855-1925) and Catherine Fraser (1857-1938). As a young man, Jim, as he was known colloquially, served for a brief period with the Canadian Expeditionary Force during WWI. He enlisted with 1st Depot Battalion, 1st Quebec Regiment in May 1918 at an enlistment office in Montreal and was quickly on his way to England, arriving in mid-July.

His journal begins on Wednesday, June 26, 1918: Jim describes waking up at 4:00 AM, forming up at the parade grounds, traveling by train to the ship they would travel on, and setting sail. What becomes clear through Jim’s journal entries is that he was optimistic and earnest in the face of the unknown awaiting him at the end of his Atlantic crossing. Of their first evening aboard the sea vessel, Jim writes that “After supper we went on deck and watched the sun-set. It was beautiful. We could see a great many porpoises coming to the surface.”

Despite his grim destination, Jim’s journal entries reflect the thoughts of a 20-year-old man experiencing his first overseas trip. He describes the journey as being “most interesting. It wakes you up to the fact of how little you do know and how much there is to be learned.”

The fun didn’t stop when the military vessel anchored in Halifax harbour to await others destined for their convoy. On July 2nd, 1918, Jim reports that “About 20 nurses came on here this A.M. too. Some real nice ones among them. We had lots of fun with a bunch who were at the wharf to see the others off. One of them gave my side-kick a doll and he is carrying it all around with him now. You should see the men look at him.”

Interspersed with his comments about the fine weather, delicious food, and diverting entertainment are references to the stark reality that drew closer with each passing day. The contrast in his two realities is most evident in this entry from July 10th, 1918:

“This has been the finest and best day we have had on the water yet. The sea was just as smooth and calm as the St. Francis on a fine day, not a ripple on it only an easy swell which gave the old boat a nice see-saw motion. We saw hundreds of porpoises today swimming right in among the boats. I guess we are getting into the danger zone now because the cruiser is going back and forth across our front on the lookout for danger signs. I heard this morning that we are only about [censored] miles from England. Tomorrow they expect to meet the convoy which is to escort us in. This afternoon they sighted a whale but I missed it.”

Another reminder of Jim’s wartime reality are the passages struck out with a black marker, indicating censorship of sensitive military information. References to the ship’s relative location and speed are censored. Postal censorship was common practice during the First World War to avoid enemy interception.

As their vessel inched closer to England, they took greater precautions to avoid detection by enemy ships: “They put us off the deck now at 7:30 sea-time, that would be about 5 at home. After that there are no lights showing anywhere on deck. The penalty for showing any light after dark on the war zone is death.”

Though the threat of death lay over his head, the tone of Jim’s entries remained cheery until the end of his journey; on July 12th, 1918, he vowed that “If I ever get the chance I will take this trip again in peace time on a big boat, it is certainly great, something one will never forget.” Jim’s journal entries end when he arrives in England on Monday, July 14th, 1918; fortunately, his story did not end there.

Upon arrival in England, Jim was placed in a segregated camp for CEF recruits as part of a quarantine set up in response to the Spanish flu. This quarantine lasted 28 days and, along with other precautions taken in response to influenza, drastically lengthened the training period for Canadian recruits. As a result, he would complete his training as the war was drawing to an end and would not reach continental Europe during his time overseas. Jim was discharged from his duties in Montreal, demobilization being given as the reason for his discharge. He lived to be 72 years old; he married Florence Bryant (1901-1993), of the J.H. Bryant bottling company family and together, they had two daughters: Catherine (1929-2009) and Barbara (b. 1930).

Jim’s journal is digitized and available online. If you are interested in reading this fascinating tale, please visit the Eastern Townships Archives Portal: https://townshipsarchives.ca/jim-wark-wwi-journal.

Par Jazmine Aldrich, traduit par Patricia Garvey

Les archives du Centre de ressources des Cantons-de-l’Est (CRCE) comprennent plusieurs livres d’autographes. Il s’agit généralement de petits livres reliés contenant des signatures, des poèmes, des proverbes, des gribouillis et d’autres entrées uniques. Ces livres sont également appelés albums d’autographes, albums de souvenirs et albums d’amitié. À première vue, ce type de document peut sembler n’avoir qu’une faible valeur historique, mais il peut nous en apprendre beaucoup sur les personnes qui l’ont conservé et sur leurs relations sociales.

Les livres d’autographes remontent à la tradition européenne du XVIe siècle de l’album amicorum (« album d’amitié »). Ces albums étaient couramment conservés par les étudiants pour se souvenir de leurs camarades de classe, de leurs professeurs et d’autres contacts sociaux. Les albums conservaient les messages légers ou sincères des relations sociales. Dans un monde bien antérieur à l’Internet et aux médias sociaux, les livres d’autographes constituaient un moyen de documenter le réseau d’une personne. Pour certains, ces livres ont pu également servir de symbole de statut social – un vaste réseau, soigneusement gardé dans leur poche.

Les entrées typiques de ces carnets comprennent les signatures de contacts dont les individus ont estimé qu’ils méritaient d’être commémorés. Les inscriptions sont souvent accompagnées d’un sentiment du type « souviens-toi de moi », « pense à moi » ou « ne m’oublie pas ». Ces notes sont souvent accompagnées d’une date et d’un lieu géographique qui permettent de situer une relation sociale dans son contexte historique. Elles peuvent nous aider à savoir non seulement qui vivait ou fréquentait une région donnée à une époque donnée, mais aussi avec qui ils étaient en relation. Ces livres nous donnent un aperçu de la vie sociale de leurs détenteurs.

Les livres d’autographes contiennent aussi souvent des poèmes, des proverbes, des vers, des citations et de brèves bribes d’écriture qui témoignent de la culture de l’époque à laquelle ils ont été rédigés. Les livres d’autographes peuvent répondre à des questions telles que : à quoi ressemblait l’humour des adolescents dans les années 1920 ? Le livre d’autographes de Florence Mead propose les entrées suivantes comme réponses potentielles.

« Oubliez-vous ? Non ! Je n’ai jamais pu. Tant que je peux siffler. Je pourrais tout aussi bien oublier de crier quand je m’assois sur un chardon. » (non signé)

« L’absence rend le cœur plus tendre. L’eau oxygénée rend les blonds plus blonds. L’oignon rend l’haleine plus forte. L’amitié allonge la vie ». -Annie Parkhill, Boynton, Québec

Le livre date des études de Florence à l’école normale du Collège Macdonald, avec des entrées de ses camarades de classe, de ses colocataires et de ses amis.

Les entrées du carnet d’autographes comprennent parfois des références à la culture pop, des paroles de chansons, des références à des blagues et des souvenirs communs. Elles peuvent également inclure des œuvres d’art, allant de simples gribouillis à des dessins complexes qui témoignent des capacités de l’artiste. Certains auteurs joignent même des fleurs pressées ou des mèches de cheveux à leurs inscriptions.

La popularité du livre autographe a varié au cours des siècles, mais une résurgence notable a eu lieu à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. La pratique est devenue si populaire que des publications telles que The Album Writer’s Friend (New York, 1881) de J.S. Ogilvie recommandaient des « sélections de poésie et de prose adaptées à l’écriture dans des albums d’autographes ». Bien que ces albums aient été particulièrement populaires auprès des filles et des jeunes femmes, la pratique n’était pas sexiste et certains des exemples du CRCE appartenaient à des hommes – y compris celui du célèbre artiste des Cantons de l’Est, Frederick Simpson Coburn.

La tradition de l’album d’autographes se perpétue dans la signature des annuaires – une pratique qui reste populaire auprès des étudiants aujourd’hui. Vous avez un album d’autographes ou un album de fin d’année que vous aimeriez donner au CRCE ? Prenez contact avec nous !

Par Jazmine Aldrich, traduit par Patricia Garvey

L’histoire est constituée de récits d’individus : leurs choix, leurs expériences et leurs relations. Ces histoires peuvent s’estomper avec le temps, jusqu’à ce que nous renouions avec les traces qu’elles ont laissées. Ils deviennent alors plus qu’un nom : ils sont quelqu’un qui a vécu – à une époque différente de la nôtre et dans des circonstances différentes – mais qui a néanmoins connu les hauts et les bas qui font une vie.

Cela m’amène à l’histoire de Mead Haskell Baldwin. Je ne pourrai jamais vous raconter sa vie dans ses moindres détails, mais je vais vous présenter quelques-unes de ses expériences de jeune homme, que j’ai apprises grâce aux documents laissés par lui et sa famille.

Mead Haskell Baldwin est né le 28 septembre 1891 à Baldwin’s Mills. Il est le deuxième fils de Willis Keith (W.K.) Baldwin, de Baldwin’s Mills, et de Lill Mead Ferrin Baldwin, de Holland, dans le Vermont. Mead est également le frère cadet d’Harold Ferrin Baldwin, alors âgé de cinq ans. Les deux seuls enfants de W.K. et de Lill, on a l’impression qu’Harold et Mead étaient frères de sang mais amis par choix.

Harold et Mead parcourent ensemble les provinces de l’Ouest canadien et les États-Unis lorsqu’ils sont jeunes adultes. Les frères travaillent comme arpenteurs dans l’ouest du Canada vers la fin de l’année 1910 et passent Noël de la même année à Los Angeles, en Californie, avant de revenir à Baldwin’s Mills en mai 1911. Lorsqu’ils sont à la maison, les jeunes hommes s’occupent des diverses entreprises familiales, notamment de la scierie, du magasin général et du bureau de poste, en l’absence de leur père.

En 1913, Mead quitte la maison et suit un cours de commerce à l’Eastman National Business College de Poughkeepsie, dans l’État de New York. Il travaille ensuite comme comptable à Minneapolis, dans le Minnesota, où il reste jusqu’en juillet 1917, date à laquelle il s’enrôle volontairement dans le corps expéditionnaire américain.

Pendant la Première Guerre mondiale, Mead a servi dans la Bakery Company No. 343, une unité d’approvisionnement du Quartermaster Corps de l’armée américaine. La formation de boulanger de Mead a été dispensée au Dunwoody Institute de Minneapolis, à partir du 1er août 1917. Il sert d’octobre 1917 à mars 1918 à Fort Riley, au Kansas. Après une brève période au Camp Merritt, dans le New Jersey, l’unité de Mead débarque sur les côtes françaises le 15 avril 1918 et reste outre-mer pendant les quatorze mois suivants. Mead est libéré à Des Moines, dans l’Iowa, le 19 juin 1919 ; il retourne ensuite à Minneapolis pour se réinsérer dans la société civile.

Dans une lettre déchirante adressée au Bureau des anciens combattants des États-Unis en 1926, W.K. rappelle que Mead « est arrivé chez lui [Baldwin’s Mills] en août 1919, l’esprit brisé. […]. L’enthousiasme de la jeunesse s’était transformé en morosité ou en mélancolie ». On n’en sait guère plus sur sa vie d’après-guerre à Baldwin’s Mills, jusqu’à ce qu’une tragédie frappe la famille deux ans plus tard. Le 17 février 1921, moins d’un mois après le mariage d’Harold avec Ruth Stevens May, la vie de Mead s’arrête brusquement après plusieurs semaines de souffrance, ce qui serait probablement diagnostiqué comme un trouble de stress post-traumatique en termes d’aujourd’hui.

La famille Baldwin est sous le choc : W.K. Baldwin, alors député de Stanstead, revient d’Ottawa à Baldwin’s Mills. Dans le mois qui suit la mort de Mead, il offre de financer le tiers des coûts associés à la construction de routes permanentes de Baldwin’s Mills à Coaticook et à Stanstead, ainsi que leur entretien pendant une décennie – tout cela à la mémoire de son défunt fils.

La communauté pleure la perte de Mead, rappelant dans le Sherbrooke Daily Record sa  » stérile virilité et ses dignes qualités « . Les lettres de sympathie affluent de près et de loin. L’ancienne fiancée de Mead, Helen Wilma Kielgas de Duluth, au Minnesota, se souvient de lui à Lill comme « le plus gentil et le plus généreux des hommes, celui qui ne blessait personne intentionnellement, celui qui était un véritable ami, qui idolâtrait et aimait sa mère ».

La mort de Mead a marqué ses proches et sa communauté ; bien que son histoire soit difficile à raconter, elle témoigne de l’importance de l’engagement de l’Union européenne en faveur de la paix et de la sécurité.

Par Jazmine Aldrich, en collaboration avec Marjorie Mikasen; traduit par Patricia Garvey

Le mot  » archives  » évoque des photographies, des journaux intimes, des lettres et des cartes, mais saviez-vous que le Centre de ressources des Cantons-de-l’Est conserve également des œuvres d’art ? Ce mois-ci, nous explorons le fonds Doris Snowdon, qui présente de magnifiques croquis réalisés au chalet de l’artiste sur l’étang Sally à Bolton-Ouest, niché entre Bolton Pass et Knowlton.

Lucy Doris Maffre est née à Montréal le 7 janvier 1897. Elle a épousé James Clifford « Cliff » Snowdon en 1921. Ensemble, ils ont élevé leurs fils, Bruce et Robert, et leur fille, Helen. Cliff a documenté la vie de leur famille par des photographies développées dans sa propre chambre noire et par des films familiaux. Ce n’est que vers l’âge de 60 ans, alors que ses enfants ont grandi, que Doris se met à peindre.

Elle prend ses premiers cours de peinture dans les années 1950 à la Women’s Art Society of Montréal. Elle étudie avec deux artistes canadiens bien connus, Adam Sherriff Scott et Oscar de Lall. Ses œuvres représentent des paysages et des natures mortes. Elle aime particulièrement peindre des bouquets de fleurs provenant de ses propres jardins de Montréal et de Bolton-Ouest.

Une grande partie de ce que nous savons sur l’artiste nous vient de sa famille. Au début des années 2000, la petite-fille de Doris, Marjorie Mikasen, a fait don au CRCE d’un carnet de croquis contenant six esquisses, ainsi qu’une biographie concise de la vie de Doris et une brève généalogie de la famille Maffre. Marjorie remercie également sa défunte mère, Helen, pour les nombreux souvenirs de la vie de Doris qui figurent dans la biographie.

Dans sa biographie de l’artiste, Marjorie explique que les œuvres de Doris « peuvent être caractérisées par l’utilisation expressive de la couleur contre la couleur. Ses toiles texturées jouent leurs thèmes dans une variété de tons. Qu’elle utilise un pinceau ou un couteau à palette », écrit la petite-fille de l’artiste, « sa main sûre donne à la peinture une qualité animée ».

Doris avait un studio dans sa maison de Montréal, mais elle créait aussi beaucoup de ses œuvres à son chalet sur l’étang Sally’s – un étang de montagne situé à l’est du chemin Bolton Pass (Rte. 243) qui se déverse dans le ruisseau West Field en direction de la rivière Missisquoi Nord. En plus d’être des merveilles d’esthétisme, les peintures de Doris documentent également les caractéristiques hydrographiques distinctes de l’étang Sally’s, y compris l’intervalle et la décharge.

Connue pour être une peintre talentueuse, Doris faisait également des croquis. Les croquis conservés par le CRCE représentent principalement des paysages de Sally’s Pond et des vues des chalets familiaux ainsi que d’autres chalets autour de l’étang. Sa famille se souvient qu’elle emportait son matériel artistique directement dans le paysage naturel entourant son chalet pour créer ses œuvres paysagères.

C’est par une rencontre fortuite en 1927 que la famille Snowdon de Montréal a découvert Sally’s Pond. Doris se trouvait à l’hôpital de Montréal pour la naissance de sa fille, Helen, lorsqu’elle rencontra Alice Judge, qui donnait naissance à sa propre fille, Myra. Leurs filles sont nées à deux jours d’intervalle et les deux femmes se sont rapidement liées d’amitié. Alice et son mari, George Judge, possédaient un cottage sur Sally’s Pond et la famille Snowdon commença à leur rendre visite en 1939 et loua le cottage des Judge pour deux semaines pendant l’été. « Marjorie raconte, en se basant sur les souvenirs de sa mère, que Doris est tombée amoureuse de l’endroit.

 

La famille Snowdon a acheté son chalet situé dans la partie nord-ouest de l’île Inglis – la grande île au centre de l’étang Sally – à M. et Mme Earnest C. Inglis dans les années 1940, après l’avoir loué pendant plusieurs années. Cliff n’a payé que 1 000 dollars pour le cottage entièrement meublé, après avoir été encouragé pendant des années par Earnest Inglis. Les Inglis ont construit plusieurs cottages sur Sally’s Pond, le premier étant celui que Doris et Cliff ont acheté et le second étant le cottage adjacent que leur fils Bruce a acheté dans les années 1950. L’île au centre de l’étang, ainsi que la route menant à l’île, portent toutes deux le nom d' »Inglis », en l’honneur du couple.

Dans les années précédant la retraite de Cliff, Doris passait l’été au cottage et Cliff y séjournait le week-end. Bruce et sa famille ont passé leur part d’été dans leur chalet de Sally’s Pond.

Les films familiaux de Cliff, récemment donnés au CRCE par Marjorie, immortalisent de précieux moments passés en famille au cottage. On y voit notamment les petits-enfants de Cliff et Doris, Jody, Marjorie, Jan et Jill, jouer sur la pelouse à la fin des années 1950 ; Doris ramer sur un petit bateau sur l’eau ; et leur fils, Bruce, pêcher sur le quai.

Au fur et à mesure que la famille Snowdon s’agrandit, ses branches s’étendent géographiquement dans les années 1950 et 1960. Helen épouse Robert « Bob » Mikasen en 1952 et déménage à Chicago pour le rejoindre. Bruce et sa famille s’installent en Ontario et vendent leur chalet. Robert et sa famille sont les derniers à s’installer aux États-Unis.

Dans les années 1960, Helen et Bob emmenaient leurs enfants, Jody et Marjorie, au chalet à peu près tous les deux ans. Marjorie se souvient avec tendresse de ses séjours estivaux d’une semaine, passés à nager sur la plage près de l’ancienne scierie, à faire de longues promenades jusqu’au bout de l’île, à la ferme Rogerson toute proche ou à l’église Saint Andrew’s, et à chercher les bâtons parfaits pour faire griller des marshmallows. Elle décrit ces visites comme « un microcosme de l’expérience du chalet que ma mère et ses frères ont vécue lorsqu’ils étaient enfants ».

Les lettres d’Helen à Bob avant leur mariage décrivent la vie au cottage avant l’arrivée des petits-enfants. Marjorie note en particulier que les lettres de sa mère décrivent de grandes fêtes avec d’autres habitants de l’île d’Inglis. Elle explique qu' »il y avait beaucoup de camaraderie entre les voisins qui étaient amis depuis de nombreuses années ».

Le chalet attirait également les amis montréalais de Cliff et de Doris. Doris a invité au moins une collègue artiste de la Women’s Art Society of Montreal (WASM) à peindre à Sally’s Pond. Marjorie soupçonne que d’autres personnes ont également visité l’étang, d’après ses propres recherches dans les dossiers d’exposition de la WASM, qui comprennent des soumissions de peinture avec « Sally’s Pond » dans les titres de deux autres artistes. En tant que membre de la Mount Royal Lodge of the Scottish Rite, Cliff participait à leur randonnée annuelle jusqu’à Owl’s Head. Doris accueillait les épouses des maçons au chalet pour le déjeuner le jour de la randonnée et les divertissait jusqu’à ce que leurs maris viennent les chercher pour rentrer à Montréal.

Au début des années 1970, Cliff et Doris ont pris la décision difficile de vendre leur chalet, car l’entretien était trop exigeant pour un couple à l’âge d’or. « C’était très triste pour nous tous », se souvient Marjorie, « car le cottage était l’un des endroits les plus beaux dans l’esprit et le cœur de la famille ».

Bien que l’art soit une grande passion pour Doris, son intention n’a jamais été de tirer profit de son don. Elle a cessé de peindre à l’âge de 93 ans en raison de sa vue défaillante et est décédée à Montréal le 9 février 1996. Ses œuvres sont aujourd’hui dispersées aux États-Unis, où les souvenirs d’un chalet au bord d’un étang dans les Cantons de l’Est ornent les maisons des descendants de Doris, rappelant le refuge tranquille de la famille Snowdon à l’écart de la vie citadine.

Par Jazmine Aldrich, traduit par Patricia Garvey

Dans une brève histoire écrite à la fin des années 1960, Freeman Clowery évoque l’époque où il travaillait pour la National Thread Limited à Sherbrooke : « Comme je me souviens bien de ces jours de labeur, de sueur et de larmes ; d’épreuves et de tribulations, de succès et de défaites, de déceptions et d’accomplissements ». Le temps passé par M. Clowery au sein de l’entreprise couvre l’âge d’or de celle-ci, dans les années 1950 et 1960, jusqu’à son effondrement en 1971. Il a observé l’ascension et la chute de l’entreprise du point de vue de son directeur et de son secrétaire-trésorier.

La National Thread Ltd. a succédé à la Ideal Thread Limited, qui a commencé ses activités à Montréal en 1939. Ses directeurs, J. Edgar Genest de Sherbrooke et J.-A. Archambault de Montréal, sont les fers de lance de la compagnie. Archambault de Montréal, dirigent les efforts pour relocaliser la compagnie de fabrication de fils à Sherbrooke en 1941.

Les négociations avec la ville de Sherbrooke, qui s’étendent sur le premier trimestre de l’année, aboutissent à la rénovation d’une usine appartenant à la municipalité, située sur l’avenue Laurier et précédemment occupée par la Modernistik Company et la Dufferin Jack Company. La société Ideal Thread Ltd. a accepté de louer l’immeuble de la Ville si cette dernière payait pour les réparations de l’usine. Les rénovations comprennent l’ajout d’un deuxième étage, d’une chaufferie et d’un nouvel ascenseur, mais les promesses de croissance de l’entreprise suffisent à justifier les dépenses. Un permis de construire municipal d’un montant de 14 500 dollars est délivré en mai 1941.

En avril 1941, La Tribune rapporte qu’alors que des rénovations seront bientôt entreprises à l’usine de l’avenue Laurier, The Ideal Thread Ltd. sera absorbée par une autre compagnie, non nommée, mais qu’elle conservera ses administrateurs. La National Thread Limited est constituée en société le 1er mai 1941. La Ideal Thread Ltd. abandonne sa charte et se dissout le 25 février 1942.

Au cours des années 1940, les affaires de The National Thread Ltd. se développent grâce à la production de fil domestique et industriel et de lacets. En 1952, la société possède des succursales de distribution dans tout le Canada. Alors que les concurrents américains réduisent les ventes internationales de National Thread, le marché canadien reste solide pour l’entreprise. L’année 1952 marque également un moment de transition : le fondateur et président J. Edgar Genest cède le contrôle de l’entreprise à son fils unique et directeur général de National Thread, Claude Genest.

Dans ses mémoires, Clowery évoque le président fondateur de la société, J. Edgar Genest, de la manière suivante : « C’était un homme d’une prévoyance et d’une confiance illimitées, mais, pendant les années où j’ai travaillé avec lui, sa caractéristique la plus marquante était une foi inébranlable en son fils ». J. Edgar conserve la présidence de l’entreprise jusqu’à sa mort en 1959, date à laquelle Claude Genest reprend la présidence.

Claude s’est joint à l’entreprise de son père en 1944 après avoir été libéré de l’Armée canadienne. Clowery complimente également le jeune Genest, écrivant qu’il : « […] a de nombreuses caractéristiques héritées. Son influence sur les opérations s’est fait sentir dès le début, mais la construction de la nouvelle usine moderne était sa marque de fabrique, une étude de la jeunesse avec une vision, contre l’âge avec la sécurité.

La nouvelle usine située au 370, 10e Avenue à Sherbrooke était une usine d’un seul étage d’une valeur de 250 000 $ et d’une superficie de 30 000 pieds carrés. La construction a duré huit mois et s’est achevée en février 1952. Plusieurs entreprises locales ont équipé la nouvelle usine de tout, de la plomberie aux fournitures de bureau. Il était prévu d’employer 125 hommes et femmes et de doubler la production de l’entreprise. Clowery décrit cette nouvelle installation comme « un établissement moderne, avec un aménagement planifié pour une efficacité optimale, avec une marge de croissance, pour relever les défis du futur », mais rappelle également le financement, les contrôles de fabrication et les changements administratifs qui ont accompagné cet agrandissement.

Malgré ses premiers succès, The National Thread Ltd. ferme les portes de son usine de Sherbrooke le 4 mars 1971, laissant 80 employés se trouver du travail. Claude Genest accuse la concurrence étrangère et l’augmentation des coûts de production, notamment des salaires. La signature d’une convention collective avec l’Union des Ouvriers du Textile d’Amérique en 1961 entraîne une augmentation des salaires des ouvriers de l’entreprise, des congés payés et la rémunération des heures supplémentaires, accréditant ainsi l’explication de Genest. Au cours de sa dernière année, les effectifs de National Thread ont été réduits de près de moitié. Genest soutient que les opérations sherbrookoises de l’entreprise nécessitaient une mécanisation considérable pour augmenter les profits, ce que les actionnaires n’étaient pas intéressés à financer étant donné le climat économique de l’époque. L’usine ferme ses portes, ce qui marque un autre chapitre de l’histoire industrielle de Sherbrooke.

This fall marks 16 years that I have been archivist for the ETRC and through those years, I have been asked all manner of questions about the people and places in our beautiful Eastern Townships.  One place that always seemed to be bit more of a mystery than others is Sawyerville, which is surprising given that it has long been a decently-sized village.  Whereas most towns and villages have large volumes dedicated to their history, giving overviews of the buildings, people, and businesses that contributed to their growth, there has never been a dedicated publication for Sawyerville (as far as I have ever been able to find, at least).

So when a group of postcards arrived in the archives featuring Sawyerville street views, I was giddy at the chance to do a bit more research that would showcase some of its history.  My efforts, however, have mostly raised more questions than they’ve answered. Notwithstanding the postcard that was mislabeled as Sawyerville but really depicts Hartland, Maine, the postcards show identifiable streets in Sawyerville but often these streetscapes have changed drastically from the early 20th century.

One postcard shows the intersection of North Main and Cookshire Streets from around 1912.  On the right we can see part of J.R. Cunningham’s general store and a water trough on the extreme left, but unknown is the building on the left side of Main Street.  Do you know what the building was?

Another is a photo postcard view of what is identified as the Sawyerville Hotel after it was destroyed by fire in 1919.  The architecture of the remaining structure and the date suggests that it wasn’t the Sawyerville House, later the Sawyerville Hotel.  There was an early hotel that was destroyed by fire in December 1907, but other photos of it leave questions as well, and would make the date on the postcard inaccurate.  A postal law banning picture postcards until 1904 in Canada means that it has to be later than that, but the postage stamp box from the AZO photo postcard company suggests it may have been from the 1920s. A search through the newspapers did not yield any results, unfortunately.  Perhaps the date is wrong, or perhaps the identification of the building is inaccurate.  Dear readers, do you have more information that can help us iron out this mystery?  If so, please reach out to us!

Tis the season for holiday parties and after a two-year hiatus on these seasonal celebrations, most are back in full swing this year.  The festive season prompted a dive in the archives for examples of the company Christmas parties of the past.  The images of the office parties of the mid-20th century presented to us by pop culture paint a picture of copious amounts of alcohol mixed with incredibly poor decision-making, but how much of this representation is accurate? 

A 1955 article from the Canadian Press noted that office parties were popular in cities across Canada, despite often being illegal since the consumption alcohol was not permitted in workplaces without a permit in most jurisdictions. This was the case in all provinces except for Quebec, however, where office parties fell under the same rules as parties in private dwellings.

By 1964, a New York columnist with the Associated Press was already starting to ask if the office party was facing extinction.  In his assessment, the quintessential office party of the past – consisting of spiked watercoolers, telling off bosses, fisticuffs, and romantic escapades – was dying out because “the younger generation just doesn’t have the stamina to endure them, and the older generation doesn’t have the strength left to enjoy them properly.”  An interesting perspective, albeit a seemingly biased one.

While wild office parties were likely part of some companies across the Townships, this was not the version that was recorded for posterity. Instead, most of the photos and write-ups in the Sherbrooke Daily Record present company parties that were frequently family affairs.  Among them were Dominion Lime’s Christmas party where all children of employees received a gift, candy, and oranges. Similarly, Ingersoll-Rand, National Thread, and Canadian Celanese – to name but a few – hosted parties for the entire family.

In a selfless act in 1957, the employees of Philip Carey in Sherbrooke voted to forgo their annual Christmas party and, instead, donated the money to a relief fund for one of their fellow employees, Lionel Denault, after the Denaults lost their home and eight of their nine children in a horrific fire.

Although the family format of Christmas parties was most popular in the Townships, there were still employee-only office parties, which usually consisted of a banquet meal, dancing, and a visit from Santa (there was no age limit on Santa, apparently), but could include other activities such as carol singing, skits, darts, or cards.

During his long life, Arthur Speid was a fixture around Lennoxville and Bishop’s University, first as a day student at Bishop’s College School and, later, as part the theatre life of the University, as well as being a man of many varied interests.  Looking back over a century, what was it like to be part of the University community?  What did the “Town and Gown” relationship look like at that time?  In 1966, Bishop’s University professors Dr. J.D. Jefferis, Arthur Motyer, and University Librarian Arnold Banfill, sat down with Arthur Speid to record his recollections of Bishop’s.

The resulting conversation, which is primarily between Arthur Speid and Dr. J.D. Jefferis, is a fascinating overview of their experiences surrounding what they call The College, in which they ‘spill the tea’ on people and events, and what it was like to be part of Bishop’s in the early 1900s.

As a rare day student at Bishop’s College School in the 1890s, Arthur Speid was exempt from the daily chapel obligations, which required that students attend chapel seven times/week, having the option to attend in the morning and/or afternoon each day.  His day-student status also meant that he was not subjected to the questionable food provisions for boarding students, as he recalled that students would stage protests over food, parading into town to “serenade” the faculty members’ houses over their plight.  To bridge the gap, one local resident – Mark Bennett – took advantage of his home’s convenient location right by the bridge on College Street by setting up a tuck shop and selling candy and ice cream to students.

The students used their right to protest on other occasions as well, including when Principal Rev. Canon H.H. Bedford-Jones resigned following faculty pressure but much to the disappointment of the students.  To register their frustration, they staged a walk-out, marching into Lennoxville and causing a raucous outside of the houses of dissenting faculty members. In Arthur Speid’s retelling of the events, they even broke a few windows in their protest.

Discussions of the other principals and faculty members include descriptions such as “most peculiar” and “an odd stick”, which makes for very interesting listening!  Despite the occasional disagreements between students and faculty, Speid and Jefferis were enthusiastic in their agreement that being part of the campus was like being part of a family where even the principal was a regular figure among the students.  To round out the stories, Arthur Speid recalls some of the practical jokes students pulled, noting that students from his day really knew how to make a nuisance of themselves.  If you’re interested in stepping back into Bishop’s University’s past with Arthur Speid, his interview is available to listen to online: https://www.townshipsarchives.ca/interview-with-arthur-speid